94473 - HISTOIRE CONTEMPORAINE DE L'AFRIQUE DU NORD ET DU MOYEN-ORIENT

Anno Accademico 2021/2022

  • Docente: Chiara Pagano
  • Crediti formativi: 6
  • SSD: SPS/13
  • Lingua di insegnamento: Francese
  • Modalità didattica: Convenzionale - Lezioni in presenza
  • Campus: Ravenna
  • Corso: Laurea Magistrale in International cooperation on human rights and intercultural heritage (cod. 9237)

Conoscenze e abilità da conseguire

Le cours se concentre sur les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord aux XXe et XXIe siècles. Il adopte une approche historique pour examiner la nature de l'autorité politique, les complexes relations entre l'Islam et la politique au cours de la profonde sécularisation du XXe siècle, ainsi que la résurgence successive des thèmes religieux dans la politique nationale et mondiale. Le cours vise aussi à examiner les défis de la démocratie, l'héritage du passé dans l'appartenance nationale et transnationale et la fondation des institutions politiques dans la région du MENA, en mettant l'accent sur le contexte de l'après-guerre froide. À la fin du cours les étudiants auront acquis la connaissance de l'histoire contemporaine de ces régions en s'intéressant aux questions sociales, économiques et politiques et aux théories and concepts principaux concernant la formation des États arabes contemporains

Contenuti

Le cours retrace les principaux processus politiques et culturels qui ont affecté l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient à l'époque contemporaine à travers l'identification de quelques jonctions thématiques d'une pertinence particulière telles que le lien entre la construction des savoirs et l'exercice du pouvoir politique; la dialectique entre centres et périphéries ; la nature de l'autorité politique ; la délimitation et l'usage politique des frontières géographiques et sociales ; les relations entre religion et politique ; mais aussi la dialectique entre des subjectivités et les collectivités, sphère publique et dimension privée.

À cette fin, les douze leçons du cours (six leçons de trois heures et six leçons de deux heures) sont divisées en deux modules macro-thématiques interconnectés.

Partant d'un exercice méthodologique de "provincialisation" de l'Europe (Chakrabarty 2000), le premier module étude les formes du politique qui ont émergé dans le scénario global au tournant des XXe et XXIe siècles, en faisant de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient son centre d'analyse. On analysera à la fois les formes d'État et de gouvernement expérimentées dans la région pour la période considérée - entre le colonialisme, la décolonisation et l'indépendance - et la pluralité des subjectivités politiques qui se sont affirmées dans un rapport dialectique avec elles.

Les revendications de dignité, de liberté, d'égalité qui ont émergé dans la région depuis les années 2000 - et, plus fortement, depuis 2011 – constituent l'objet du deuxième module du cours, avec une attention particulière à l’importance du triptyque « Mémoire, histoire, patrimoine » dans des processus nouveaux de subjectivation politique, et pour l’articulation de plusieurs demandes de reconnaissance politique des groupes et de protection des droits humains fondamentaux. S'appuyant sur le contenu acquis dans le premier module, cette partie du cours sera plutôt consacré à retracer autant les racines historiques de ces revendications que l’usage de la mémoire et de l’histoire dans les processus de (re)construction des identités et des appartenances nationales ainsi que d'une pluralité d'identités ethniques et confessionnelles, et en considérant le rôle joué par les logiques de la race et du racisme dans l'espace méditerranéen planétaire.

Les dynamiques de construction et de mise en question des appartenances nationale, régionale et internationale seront constamment examinées à travers le prisme du changement social, en prenant chaque fois en considération certains exemples de pays et sans jamais perdre de vue l'héritage du passé colonial-impérial dans la construction d'États indépendants autant que les défis de la démocratie.

Testi/Bibliografia

La bibliographie pour les étudiant.e.s frequentant.e.s et non-frequentant.e.s est composée des chapitres de livres et des articles énumérés ci-dessus. Ces matériels feront aussi l'objet de discussions en classe et pourront être légèrement modifiés ou complétés par des références supplémentaires, fournies par l’enseignante au début du cours, en fonction du nombre d'étudiants présents et donc des méthodes de discussion qui seront adoptées (voir la section Méthodes d'enseignement).

Module I – Formes, acteurs et thèmes du politique

1. Maghreb et Moyen Orient dans l’Histoire Globale : définitions, méthodes et thèmes du cours

A.Hannoum (2021), The Invention of the Maghreb. Between Africa and the Middle East, Cambridge : Cambridge University Press, pp. 1-29.

F. Cooper (2010), « La modernisation du colonialisme et les limites de l’empire », Labyrinthe, n. 35, pp. 69 -86.

B. Semmoud (2010), Maghreb et Moyen-Orient dans la Mondialisation, Paris : Armand Collin, pp. 5 -14 ; 197 – 209.

2. Pouvoirs politiques et sociales entre centres et périphéries

J. Clancy-Smith (2016), L’Afrique du Nord à l’époque coloniale : migration, agriculture et échec de l’innovation, 1830-1914, “Revue d’Histoire du XIXe Siècle”, n. 53, pp. 97-114.

A.M. Medici (2011), Waqfs of Cyrenaica and Italian Colonialism in Libya (1911–41), dans Pascale Ghazaleh (dir.), Held in Trust. Pious Foundations, Founders, and Beneficiaries, Cairo: AUC Press, pp. 190-218.

L. Valensi (1984), Le Maghreb vu du Centre : Sur sa place dans l’école sociologique française, dans J.-C. Vatin (dir.), Connaissances du Maghreb, Paris : CNRS pp. 227–247.

3. Pluralismes maghrébins : etnicité, sectarisme et plurilinguisme (choisir 3 contributions entre les suivantes)

J. Dakhlia (2004), « No man's langue : une rétraction colonial », dans J. Dakhlia (dir.), Trames des langues. Usages et métissages linguistiques dans l’histoire du Maghreb, Tunis : Maisonneuve & Larose, pp. 259-271.

M. Dobie (2003), « Francophone Studies and the Linguistic Diversity of the Maghreb », Comparative Studies of South Asia, Africa and the Middle East 23 (1–2). Pp. 32–36.

G. Albergoni., F. Pouillon (1976), « Le fait berbère et sa lecture coloniale [1976] », dans G. Albergoni, S. Ben Meriem, F. Pouillon (dir.), Berbères, Arabes, colonisation(s). Notes anthropologiques sur l’Extrême-Sud tunisien, Sfax: CEDU MED ALI, pp. 23-62.

O. Benaïssa (1999), « Le soufisme algérien à l’époque colonial », Horizons Maghrébins – Le droit à la mémoire, n. 41, pp. 91-103.

J. McDougall (2009), « État, société et culture chez les intellectuels de l’iṣlāḥ maghrébin (Algérie et Tunisie, c.1890-1940), ou la réforme comme apprentissage de l’arriération », dans. O. Moreau (dir.), Réforme de l’état et réformismes au Maghreb, XIXème-XXème siècles, Paris: L'Harmattan, pp. 281-306.

A. Jomier (2012), « Iṣlâḥ ibâdite et intégration nationale : vers une communauté mozabite ? (1925-1964) », REMMM, n. 132, pp. 175-195.

4. La construction des États indépendants entre territorialisation et mobilité

H. Bresc et C. Veauvy (dir.) (2000), Mutations, identités en Méditerranée. Moyen Âge et époque contemporaine, Saint-Denis: Editions Bouchène, pp. 7-40.

L. Malkki (1995), « Refugees and Exile: From ‘refugee studies’ to the national order of things », Annual Review of Anthropology, vol. 24, pp. 495-523.

Plus, deux contributions à choisir entre:

L. Anderson (1987), « The State in the Middle East and North Africa », Comparative Politics, 20 (1), pp. 1-18.

S. el- Mechat (2005), « L'improbable "Nation arabe". La Ligue des États arabes et l'indépendance du Maghreb (1945-1956) », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, n. 82, pp. 57 – 68.

5. Autoritarismes, oppositions et mouvements islamiques

C. Ahmed (2006), « Introduction : le renouveau de l’Islam Soufi », Archives de sciences sociales des religions, 51 (135), pp. 9-15.

M. Arkoun (1982), « Islam et développement dans le Maghreb indépendante », Arabica, 29 (2), pp. 113-142.

L. Martinez (1998), La Guerre Civile en Algérie, Paris : CERI/Karthala, intro.

F. Vairel (2004), « Le Maroc des années de plomb : équité et réconciliation ?», Politique Africaine, 96 (4), pp. 181-195.

MODULE II – Mobilisations politiques du temps présent entre mémoire, histoire et patrimoine

6. Soulèvements populaires et changements de régime

H. Ayeb (2011), « Géographie sociale et géopolitique de la révolution tunisienne : la révolution de l'Alfa », Maghreb – Machrek, n. 210, vol. 4, pp. 61 – 77.

A. Bayat, S. Dayan-Herzbrun (2012), « Des révolutions post-islamistes », Tumultes, n. 38-39, vol. 1-2, pp. 43-53.

J. – F. Bayarth (2014), « Retour sur les Printemps Arabes », Politique Africaine, n. 133, vol. 1, pp. 153 – 173.

M. Lahamar (1985), « La «Rèvolte du Pain» dans la campagne tunisienne. Notables, ouvrières et fellahs », Esprit, n. 100, vol. 4, pp. 9-19.

7. Transitions politiques, mouvements identitaires et revendications de pluralisme

Bono I. (2015), « La démographie de l’injustice sociale au Maroc. Les aléas de l’appartenance nationale », dans BONO I. , HIBOU B., MEDDEB H. et TOZY M., L’état d’injustice au Maghreb. Maroc et Tunisie, Paris: Karthala, ch. 1.

D. Merolla, A. Dahraoui (2018), « 'Le sentiment d’être chez soi' sur les sites amazighs et le 'printemps arabe’ : déconstructions et renégociations sur le Web », dans M. Tilmatine, T. Desrues (dir.), Les revendications amazighes dans la tourmente des « printemps arabes » : Trajectoires historiques et évolutions récentes des mouvements identitaires en Afrique du Nord [en ligne], Rabat : Centre Jacques-Berque, pp. 289-322.

Nahhass B. (2015), «Un musée pour gouverner la marginalité. Les conflits de patrimonialisation  dans le Rif », dans HIBOU B. et BONO I. (dir.), Le gouvernement du social au Maroc, Paris: Karthala, ch. 6.

S. Pouessel (2012), « Les marges renaissantes : Amazigh, Juif, Noir. Ce que la révolution a changé dans ce « petit pays homogène par excellence » qu'est la Tunisie », L’Année du Maghreb, n. 8, pp. 143-160.

8. Exile, migrations et mobilités

F. de Bel-Air (2014), « Introduction. Migration et politique au Moyen-Orient: populations, territoires, citoyennetés à l’aube du XXIe siècle », dans F. de Bel-Air (dir.), Migration et politique au Moyen-Orient, Beyrout : Presses de l’Ifpo, pp. 7 – 35.

K. Doraï, C. Roussel (2015), « Crises des Etats au Moyen-Orient. Conflits, circulations et migrations forcées », dans C. Schmoll, H. Thiollet, C. Wihtol de Wenden (dirs.), Migrations en Méditerranée : Permanences et mutations à l'heure des révolutions et des crises, Paris : CNRS Editions, pp. 113-124.

F. Souiah, « Brûler les frontières : fuite ou contestations ? », dans A. Allal, V. Geisser (dir.), Tunisie. Une démocratisation au-dessus de tout soupçon ? Paris : CRS éditions et Tunis : Nirvana éditions, pp. 377 – 394.

9. Religion et questions de genre

Z. Ali (2020), Féminismes islamiques (2éme ed.), Paris : La Fabrique, pp. 9-30

V. Beaumont (2013), « Homosexualités du monde arabe. La jeunesse entre tabou, transgression et affirmation identitaire », dans T. de Montbrial, P. Moreau Defarges (dir.), « Les jeunes : vers l'explosion ? », Ramses, 2014, pp. 168-173.

L. – M. Zahed (2018), « Minorités de genre dans la Tunisie post-Ben Ali : du panarabisme viriliste et radical aux identités laïques et déislamisées ? », dans A. Allal, V. Geisser (dir.), Tunisie. Une démocratisation au-dessus de tout soupçon ? Paris : CRS éditions et Tunis : Nirvana éditions, pp. 331-342.

10. La question de la "race" entre histoire et présent

D. E. M. Gubara (2018), « Revisiting Race and Slavery through ‘Abd al-Rahman al-Jabarti’s ‘Aja’ib al-athar» , Comparative Studies of South Asia, Africa and the Middle East, n. 38, vol. 2, pp. 230 – 245.

M. Abdelhamid (2018), « De la libération de la parole raciste à l’émergence d’un mouvement contre le racisme anti-noir », dans A. Allal, V. Geisser (dir.), Tunisie. Une démocratisation au-dessus de tout soupçon ? Paris : CRS éditions et Tunis : Nirvana éditions, pp. 343-356.

C. Sadai (2021), « Racisme anti-Noirs au Maghreb : dévoilement(s) d’un tabou », Hérodote, n. 180, vol. 1, pp. 131-148.

11. Présentation et discussion des travailles de group I

12. Présentation et discussion des travailles de group II

Metodi didattici

Le cours est divisé en 12 leçons de type séminaire et requiert donc la participation active des étudiant.e.s, ainsi qu'une forte interaction en classe.

Des stratégies d'apprentissage actif seront adoptées pendant toute la durée du séminaire (par exemple, classe inversée, travail en équipe, petits travaux de recherche bibliographique et d'écriture en classe, etc.) et la discussion sur des sujets controversés liés au thème du cours sera fortement encouragée.

Les participant.e.s recevront des lectures sélectionnées pour chaque leçon. Ils/elles devront lire, analyser et réfléchir à ces documents d'étude entre chaque cours, car l'interaction en classe et la participation active sont considérées comme indispensables à l'achèvement du cours.

À l'issue du premier tiers du cours, les participant.e.s seront invité.e.s à former des groupes et à identifier une étude de cas de leur intérêt, à convenir avec la professeure et à approfondir pendant le reste des séminaires. Les deux dernières rencontres seront consacrées à la présentation par les groupes des étudiant.e.s de leurs études de cas, qui seront discutées avec la classe.

Modalità di verifica e valutazione dell'apprendimento

L'évaluation de l'acquisition des connaissances et des capacités attendues par les étudiants présents est basée sur les éléments suivants : 1. Participation à la discussion en classe (25%) ; 2. présentation finale en groupe sur un cas/thème choisi (25%) ; 3. essai individuel final (50%). Pourtant, la présence en classe et la participation active aux discussions sont fortement encouragées.

Étudiant.e.s frequentant.e.s

Les étudiant.e.s qui assistent à au moins 75% des cours seront considérés comme des "étudiant.e.s frequentant.e.s". Leur participation active au cours comptera pour les 25% de l'évaluation totale, tandis que les 25% supplémentaires de leur note dépendront de la qualité du travail de groupe effectué pour la présentation finale. Toute absence doit être communiquée à l'avance et doit être justifiée.

L'examen final consistera en l’envoi d'un essai (5.000 mots) sur un sujet spécifique à convenir avec la professeure, qui représentera les 50% restants de l'évaluation totale pour les "étudiant.e.s frequentant.e.s".

Étudiant.e.s non-frequentant.e.s

Les étudiants non-frequentant.e.s seront également tenus de soumettre un essai final qui représentera 40% de leur évaluation. Les 60% restants de leur note dépendront d'un examen oral. L'examen oral consistera en quatre/cinq questions visant à évaluer le niveau de connaissance de l'étudiant sur certains des sujets les plus importants abordés par le cours, ainsi que sa capacité à les analyser de manière critique et à les articuler verbalement.

Dans les deux cas, l'évaluation finale résultera de la moyenne entre la note de l’essai final et la note de la participation aux discussions de classe et aux travaux de groupe (ou de l'examen oral pour les étudiants non-frequentant.e.s).

La capacité de l'étudiant à atteindre une compréhension cohérente et complète des sujets abordés par le cours, à les évaluer de manière critique et à utiliser un langage approprié sera évaluée avec les notes les plus élevées (A = 27-30 con lode).

Une acquisition essentiellement mnémotechnique du contenu du cours ainsi que des lacunes et des déficiences en termes de langue et de compétences critiques et/ou logiques entraîneront des notes allant de bonnes (B = 24-26) à satisfaisantes (C = 21-23).

Un faible niveau de connaissance du contenu du cours, accompagné de lacunes et de déficiences en termes de compétences linguistiques, critiques et/ou logiques, sera considéré comme "à peine suffisant" (D = 18-20) ou entraînera un échec (E).

Strumenti a supporto della didattica

Les cours et les discussions/débats en classe se dérouleront avec le soutien d'outils audiovisuels (ppt, web, courts documentaires).

Orario di ricevimento

Consulta il sito web di Chiara Pagano

SDGs

Sconfiggere la povertà Ridurre le disuguaglianze Città e comunità sostenibili Pace, giustizia e istituzioni forti

L'insegnamento contribuisce al perseguimento degli Obiettivi di Sviluppo Sostenibile dell'Agenda 2030 dell'ONU.